SEASON – A Letter to the Future

Implacable et omnipotent, le temps fait fi de toute compétition. Avançant à vive allure, il meuble le passé par son étendue, le présent par sa courte longévité et le futur par ses incertitudes. Les générations se succèdent, les événements historiques se passent le bâton et les saisons changent de chapeau. Que l’on s’adapte ou non au rythme, la course continue dans l’indifférence de l’infiniment insignifiant.

Le monde a atteint un point de non-retour. Un nouveau cycle se pointe à l’horizon. Avant le Grand Déluge, une jeune habitante d’un village haut perché accepte la mission de documenter La Fin. Au bout du monde, le musée qui accueillera son épopée assurera la conservation du message. Et un baume pour l’amnésie collective qui affectera indubitablement les esprits prêts (ou non) à entamer une nouvelle danse.

Le croquis d’une chute d’eau dans une vallée. Une prière qui met fin à une guerre ensanglantée. Le doux duvet d’un jouet abandonné. Le dernier repas avant l’épopée. Et l’autel à l’encens parfumé. Tout phénomène justifie sa place dans l’histoire. Un moment capturé par photo, par écrit ou par cassette radio.

La balade en bicyclette démontre l’immensité de ce qui sera bientôt englouti. Et les quelques âmes encore en vie partageront peut-être leur spiritisme et leur culture dans un dernier geste de préservation.

Trois réponses demeurent devant l’inéluctable : l’oubli, la mémoire ou le sommeil. Chacun contribuant à sa manière à (ré)interpréter la force incontrôlable qui guide nos pas. Condamnée à l’immortalité, la vie reproduit les mêmes schémas, en crée des nouveaux ou aspire aux rêves sans ouïe ni image. Et à travers ce prisme, ceux qui ont la force et la volonté de forger leurs destinées dans ce carcan cosmique se réjouiront tant et aussi longtemps que le passé pourra murmurer ne serait-ce qu’une syllabe au futur.

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