Discworld

1995-11 DiscworldDiscworld est un jeu d’aventure Point&Click basé sur une série de livres fantaisistes qui sont issus de l’imagination de l’écrivain britannique Terry Pratchett. Bien que le jeu ne suive pas une trame spécifique de l’univers littéraire, il en reprend néanmoins les grandes lignes comme certains personnages (dont le protagoniste), l’humour très anglais et bien sûr la planète elle-même en forme de disque reposant sur quatre éléphants qui se tiennent debout sur la carapace d’une tortue géante.

Le joueur incarne Rincewind, un magicien cynique de bas étage, qui a pour mission de débarrasser la ville d’Ankh-Morpork d’un dragon qui terrorise la population. Il s’agit d’un Point&Click somme toute assez classique dans sa jouabilité – clique gauche pour interagir et clique droit pour examiner. Sa principale particularité réside dans la gestion de l’inventaire. En effet, plutôt que de tout transporter dans ses poches, Rincewind est accompagné d’une malle à « mille-pattes » laissant au magicien la capacité de garder sur lui un maximum de quatre objets seulement.

Le jeu est principalement connu pour la difficulté de ses énigmes et effectivement elles le sont. L’aventure se divise en quatre chapitres, mais se passe uniquement dans la ville d’Ankh-Morpork à l’exception de quelques rares lieux à l’extérieur. Le problème majeur c’est que le jeu guide très peu l’intrigue et les indices (quand il y en a) sont noyés dans un humour très local. À chaque fois que le joueur résout un problème, il doit passer et repasser plusieurs fois les mêmes endroits, parler et reparler aux mêmes personnages dans l’espoir de déclencher un nouvel évènement qui fera avancer l’histoire. Les énigmes sont inutilement longues et complexes nécessitant plusieurs étapes précises liées souvent à des essais-erreurs aléatoires. Discworld est également friand du pixel hunting, cette méthode des jeux d’aventure qui consiste à mettre la souris à des endroits bien précis dans le jeu (comme les poches d’un coiffeur) pour y déceler un objet caché.

C’est dommage puisque le jeu possède un très bon humour et beaucoup d’originalité. Le doublage anglais est très bon (Rincewind est interprété par Eric Idle, un vétéran des Monty Python) et quelques énigmes ont des solutions similaires à ce qu’on pouvait retrouver dans des jeux comme Monkey Island et Sam and Max. Malheureusement, la difficulté freine énormément le rythme du jeu au point où l’on n’apprécie plus la qualité de l’écriture et la curiosité cède rapidement sa place à la frustration.

À défaut d’être un grand classique, Discworld se contentera d’être au mieux un jeu culte pour les amateurs du genre pur et dur et les fans de Terry Pratchett.

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