Civil War

Alex Garland est un metteur en scène aux bonnes idées, mais qui fait énormément de surplace. Celui qui a entamé sa carrière comme scénariste (sur des pointures comme 28 Days Later, Sunshine et Dredd) s’est lancé dans la réalisation en 2015 avec Ex Machina, un long-métrage bien pensé qui laissait présager beaucoup de potentiel. 

Son second essai, Annihilation, avait continué d’affûter une créativité qui invite la curiosité, sans pour autant imposer une marque de maître. Et puis vint Men qui a en quelque sorte prouvé qu’en tant que réalisateur, Alex Garland ne semble pas prêt de se débarrasser de son étiquette « bon, sans plus ».

Ce qui nous amène à Civil War, un futur dystopique où les Good Old US of A se sont concoctées une suite à la guerre de sécession. Kirsten Dunst endosse le gilet de Lee Smith, une photographe légendaire spécialiste des champs de bataille. Avec son équipe, elle embarque dans un road trip pour partir à la rencontre du président à Washington DC alors que la guerre fait rage entre insurrectionnistes et agents du gouvernement.

Alex Garland demeure fidèle à lui-même. Le résultat est certainement plus brillant que Men, mais on est encore très loin d’une quelconque évolution cinématographique. La couverture des hostilités est traitée comme n’importe quel autre conflit du Moyen-Orient ou de l’Afrique Centrale. Cela rehausse le réalisme d’un cran, mais ne va pas au fond des choses. Que la première puissance mondiale s’effondre demande bien plus qu’une excursion dans laquelle le pire qui puisse arriver, c’est de recevoir une balle de la part d’un soldat paranoïaque. Prises de manière indépendante, plusieurs séquences présentent de jolis courts-métrages. Ensemble, elles manquent de tonus et laissent sur leur fin.

Kirsten Dunst se donne à fond dans son rôle de journaliste au caractère désabusé. L’une de ses meilleures performances. Alex Garland, à son habitude, a la chance de travailler avec des actrices de talent sans que sa mise en scène ne rejoigne ou ne dépasse leur niveau. Civil War ne se contente pas de peu, mais n’exige pas mieux non plus. Et c’est ainsi que l’on se retrouve de nouveau sur la même ligne depuis 2015 : bon, sans plus.

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