Call Me By Your Name

2017 - Call Me By Your NameDans le nord de l’Italie des années 80, le père de la famille Perlman reçoit la visite d’un stagiaire américain afin de l’aider dans ses fouilles archéologiques. Durant cette visite, une relation tendue et intime se développera entre l’étudiant et le fils du père.

Basé sur un roman d’André Aciman du même nom, Call Me By Your Name constitue pour son réalisateur, Luca Guadagnino, le troisième film dans une trilogie du désir avec I Am Love and A Bigger Splash (de la même manière que le réalisateur Park Chan-Wook a une trilogie de la vengeance).  Call Me By Your Name c’est le récit d’un été pour le jeune Elio (Timothée Chalamet) qui découvre son corps, son identité sexuelle à la croisée des chemins entre l’enfance et l’âge adulte. C’est aussi le récit d’Oliver (Arnie Hammer), l’américain typiquement viril, qui essaie de cacher son orientation à travers le machisme et un attachement artificiel à sa religion juive. Bref, c’est l’histoire de l’homosexualité et de son tabou qui persiste encore de nos jours.

Sur le plan visuel, le film est superbement maîtrisé. Les images estivales offrent un rendu magnifique et rappellent à plusieurs moments les oeuvres de Jean-Luc Godard et Federico Fellini. On a vraiment l’impression de passer des vacances au bord de l’eau dans une belle atmosphère bien bourgeoise. Outre la beauté de la cinématographie, le jeu des acteurs est sans faille. Arnie Hammer réussit à passer de l’élève très confiant à un être rempli de doute et fuyard sans briser l’équilibre de son personnage, mais Timothée Chalamet dans le rôle d’Elio vole la vedette à tout le monde en jouant à la perfection l’adolescent déchiré entre ce qui est « normal » et ce qui ne l’est pas. Son aisance à jongler entre trois langues (l’anglais, le français et l’italien) est également à applaudir.

Toutefois, je sens que Call Me By Your Name reste inutilement long. Certes, le metteur en scène prend le temps de bien mettre en place ses pièces pour que le basculement de ses deux protagonistes reste réaliste et naturel. Au fait, le but est principalement de bien mettre en valeur la simplicité du contenu : lors d’un bel été chaud au nord de l’Italie, un jeune homme tombe amoureux d’un bel invité, mais il s’agit d’un amour impossible à vivre pleinement. C’est une tranche de vie et un premier amour, celui qui généralement fait le plus mal. Mais malgré tous ces points positifs et la solidité de l’oeuvre, je suis resté distant de tout cet éclat et je n’ai pas réussi à embarquer à fond. Je lui préfère Summer of ’42 qui à mon avis a traité de sujets plus ou moins similaires sans que j’en sorte à plusieurs reprises.

Call Me By Your Name ne manque pas de séduction, mais à force de trop en donner il finit par la diluer au détriment de son message.

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