The Three-Body Problem

Grâce à une série toute chaude sortie du four Netflix, The Three-Body Problem est en ce moment sur toutes les lèvres des amateurs de science-fiction. La Chine, patiente et placide, « perce » lentement, mais sûrement à l’international dans le genre littéraire. Guillemets volontaires puisqu’il s’agit davantage de l’ascension de l’écrivain Liu Cixin que de celle de son pays. Le bonhomme avait déjà fait parler de lui en 2019 lorsqu’une de ses nouvelles a été adaptée au cinéma dans un blockbuster local flambant neuf. The Three-Body Problem, premier tome d’une trilogie et lauréat du prestigieux Hugo Award, cimente une réputation solide et prometteuse pour l’avenir d’un genre encore sous domination américaine.

C’est à un véritable cours de physique que Liu Cixin invite son lecteur. Le mystère de l’univers ne se limite pas à une simple vulgarisation d’un livre du secondaire. Pour paraphraser une émission de jeunesse, les personnages pitonnent, zigonnent, patentent et inventent. Si la logique derrière le déplacement des objets célestes vous donnent de l’urticaire, prenez soin de mettre un casque. Liu Cixin est un professeur exigeant et n’hésitera pas à vous asséner un coup de bâton pour votre manque d’attention. Ou à vous discerner votre bonnet d’âne si votre cerveau traîne les pieds entre deux-trois pages au jargon particulier.

Le roman n’est pas seulement scientifique, mais également politique et culturel. L’auteur n’hésite pas à remettre en question l’héritage de Mao Zedong sans pour autant trop l’égratigner au risque de déplaire au bureau de censure. Ce qui ne veut pas dire que les thèmes et les sujets sont aseptisés, loin de là. Il existe amplement de quoi nourrir sa matière grise dans tous les domaines. Il est d’ailleurs remarquable à quel point Liu Cixin parvient aisément à répartir le tout de façon équitable sans trop rembourrer son caisson créatif.

Récit demandant, mais marquant. La portion « spectacle », si on peut l’appeler ainsi, apparaît bien tard et constitue une récompense pour ceux qui auront survécu à la recherche et à l’étude des théories. Et même là, le divertissement s’accompagne d’un test destiné à séparer les cancres des prodiges.

S’il faut comparer Liu Cixin à un auteur issu de la tranche caucasienne, ce serait Stanisłas Lem. Autant Solaris que The Three-Body Problem drapent la curiosité, la passion et l’amour derrière le châle de la science. Ils sont également habités par une foi humaniste qui appelle le meilleur de nous et qui réclame d’être aussi indulgents, rêveurs et sentimentaux envers notre prochain qu’envers la danse énigmatique des étoiles.

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